Depuis quelques années, le commerce en ligne a la cote auprès des consommateurs et nous savons que cette tendance à la hausse est décuplée par le contexte pandémique en cours. Il est difficile d’évaluer l’impact écologique du commerce en ligne en comparaison avec le commerce en magasin étant donné les multiples facteurs. Par exemple : la distance entre votre lieu de résidence et le commerce visité, le type de transport utilisé pour les déplacements et les comportements d’achat.

Nous vous présentons quelques bonnes pratiques du commerce en ligne afin de réduire l’impact environnemental de ce type d’achat et des déchets qui y sont associés. Avec ces bonnes pratiques, il est possible de rendre l’achat en ligne plus écologique que le magasinage classique !

Les achats

Tout d’abord, je ne vous cacherai pas que la première question à se poser avant d’acheter, tant en ligne qu’en magasin, est de savoir si le produit convoité répond bel et bien à nos besoins. On le dit partout, mais c’est effectivement LE geste qui a le plus d’importance dans notre société de surconsommation. En effet, la première étape pour diminuer notre impact environnemental est la réduction à la source.

Ensuite, en favorisant l’achat en ligne d’entreprises locales, nous favorisons l’économie régionale et la rétention d’emploi. D’un point de vue environnemental, en commandant d’une entreprise locale, on évite le transport de colis par avion qui est de loin le mode de transport le plus polluant.

En favorisant les achats groupés dans une même boutique, nous offrons la possibilité à cette entreprise de diminuer les emballages en regroupant nos achats dans une même boîte. Bien sûr, il faut que l’entreprise soit sensibilisée, vous pouvez faire part de vos préoccupations en communiquant avec le service à la clientèle de l’entreprise. En regroupant les achats dans un même paquet, cela minimise les déchets et maximise l’espace occupé pour la livraison.

Nous recommandons également d’éviter de faire des achats en double avec des tailles variées, car cela induit forcément un retour d’article. Il est également déconseillé de faire du « lèche-vitrine » dans les magasins pour finalement acheter en ligne. Il vaut mieux acheter sur place si l’on doit se déplacer, car cela double les émissions de gaz à effet de serre liée au transport.

Le transport

Concernant la livraison, en favorisant la livraison standard on permet à l’entreprise d’optimiser les déplacements en regroupant les commandes selon leur emplacement géographique et en maximisant l’espace qu’elles occupent dans le camion. Au contraire, lorsqu’on choisit la livraison rapide, le principal critère est effectivement le temps, alors l’espace dans le véhicule de livraison et le trajet à parcourir passe au second plan. De sorte que plus de camions sont nécessaires pour transporter les colis et que ceux-ci doivent parcourir de plus grandes distances pour respecter leurs échéanciers. Ce qui augmente les émissions polluantes émises. Rappelons que le secteur des transports est responsable de 43,3% des émissions de gaz à effet de serre au Québec[1].

Les retours gratuits sont une stratégie marketing afin de faciliter l’achat en ligne et, pourquoi pas, acheter plus, si ça ne fait pas on le retournera. Ce que l’on ne vous dit pas c’est que ces retours ont un coût environnemental qui peut aller jusqu’à tripler l’impact lié à l’achat. La problématique des retours est réelle, en effet le pourcentage des retours pour les commandes en ligne est de 30% comparativement à 10% pour les achats en magasin.[2] Je ne suis pas en train de dire qu’il faut garder un vêtement même s’il ne fait pas, mais en étant un acheteur avisé, en consultant la charte des tailles et prenant nos mesures (on a tous un bout de ficelle avec un tape à mesurer quelque part à la maison) on diminue les risques d’avoir à retourner notre article.

Les emballages

Qui dit livraison, dit emballage. Tout d’abord, si possible, favorisons des entreprises qui réduisent leurs emballages. Bien sûr, cela nécessite de connaître les habitudes de livraison des entreprises, mais comme dit plus haut vous pouvez toujours faire part de vos préoccupations par le biais des services à la clientèle. Une fois le colis reçu, il est important de mettre les emballages au recyclage et de bien trier ce qu’il y a à l’intérieur des colis comme les styromousses, les pellicules plastiques, le papier bulle, etc.

En effet, même après plus de 20 ans de recyclage ce n’est pas l’ensemble des matières recyclables qui sont effectivement recyclées. En fait, dans sa plus récente étude (2017), Recyc-Québec calcul que c’est 71% du papier et du carton produit qui était recyclé par les consommateurs et que ce pourcentage diminuait à 25% pour les plastiques.

Un truc pour savoir si la pellicule de plastique se recycle : tirez les extrémités de la pellicule, si elle s’étire comme un sac d’épicerie ou un sac de type Ziploc® c’est une pellicule de plastique souple et l’on peut la mettre à la récupération dans un sac de sacs. Sinon, ce type de plastique n’est pas recyclable, il faut le mettre à la poubelle.

Le recyclage, bien que ce ne soit pas une solution miracle à tous les problèmes environnementaux, permet d’économiser les ressources premières et même de réduire l’énergie utilisée pour la transformation de ces matières premières. Par exemple, pour produire une tonne de papier, il faut 40% moins de ressources à partir de fibres recyclables que de bois (matières premières).

En conclusion

Pour être un acheteur en ligne avisé, il faut penser à notre achat et à sa provenance, éviter les retours et toujours utiliser la livraison régulière, même si la livraison rapide est gratuite. Ainsi l’impact environnemental de l’achat en ligne pourrait être moindre que l’achat en magasin. Si toutefois l’on doit se rendre en magasin pour toucher, voir et essayer les produits, rappelons-nous qu’en optimisant notre déplacement et en apportant nos propres sacs, il est également possible de réduire l’impact écologique du magasinage sur place.

Sur ce, bon magasinage et joyeuses fêtes !

 

 

[1] Inventaire québécois des émissions de gaz à effet de serre en 2017, MELCC

[2] Radio-Canada 2018, Acheter en ligne, est-ce vraiment mieux pour l’environnement? En ligne https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1137726/vendredi-fou-achat-web-protection-environnement

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