L’industrie des vêtements est l’une des plus polluantes au monde. La production des vêtements requiert de nombreuses opérations de transformation avant d’arriver à leur forme définitive (culture des fibres, utilisation de fertilisants et de pesticides, cueillette, traitement et nettoyage, filature, coloration, construction en étoffe, finition, coupe, assemblage, emballage, transport, entretien, élimination). Chacune des étapes contribue à l’impact environnemental de cette industrie.
La mode éphémère
De plus, cette industrie est en forte croissante et connaît le phénomène de la mode éphémère (« fast fashion« ). Ce phénomène consiste au renouvellement très rapide, plusieurs fois par saison, des vêtements proposés à la vente. Le tout est accompagné d’une forte campagne marketing qui peut laisser croire que nos «vieux» vêtements sont démodés. Ce phénomène lié avec la demande des consommateurs de payer toujours moins cher entraîne également une baisse de la qualité des items vendus pour la mode éphémère et donc une augmentation des déchets.
QUELQUES CHIFFRES
- La production mondiale de textile a DOUBLÉ au cours des 15 dernières années;
- L’équivalent d’un camion de poubelles plein de vêtements est brûlé ou enfoui TOUTES LES SECONDES;
- Les émissions de gaz à effet de serre de cette industrie s’élèvent à 1,2 milliard de tonnes équivalent CO2, plus que tout l’impact planétaire du transport aérien et maritime combinés;
- Selon RECYC-QUÉBEC, c’est plus de 12 kg de vêtements par personne qui sont mis à la poubelle chaque année en excluant les rejets, les centres de don et les exportations;
- 80% de nos vêtements sont utilisés moins d’une fois par année.
Les microparticules
Une partie de la pollution attribuable aux textiles concerne également la libération de microparticules de plastique qui se libèrent dans l’eau lors de l’entretien (ex. : lavage, séchage) de nos vêtements. La concentration de ces microparticules est de plus en plus élevée et affecte les écosystèmes et la santé de la faune marine. On estime à un demi-million de tonnes annuelles, les microfibres de textile qui polluent les océans;
UN RECYCLAGE COMPLEXE
Le mélange des différents types de fibres dans un même vêtement (ex. : coton, nylon, polyester, boutons, rembourrure) rend le recyclage complexe. Il n’existe pas de système de mise en valeur structuré à l’échelle de la province.
Des développements technologiques sont en cours afin de trouver des solutions pour valoriser le textile (tri automatisé, technologie de « détissage » des fibres, etc.), mais très peu sont au stade commercial.
À lire : Le Devoir – 15 octobre 2021 – Les balbutiements de la filière du recyclage des vêtements
Comment agir ?
- RÉDUIRE : D’abord, il faut repenser notre consommation de vêtements en réévaluant nos réels besoins, en réduisant notre fréquence d’achat (résistance au marketing) et en recherchant des vêtements indémodables et durables (résistant à l’usure et de source moins polluante). L’entretien soigné de nos vêtements permet également de les garder le plus longtemps possible. Lorsqu’un vêtement est brisé, il est toujours préférable de le réparer plutôt que de le jeter. Ateliers de réparation, cours de couture, services de couturière, cordonnier… Les solutions sont souvent plus simples que ce que l’on pense!
À lire : SQRD – Mode éphémère : le vrai coût de nos vêtements
- RÉUTILISER : Pour détourner ces vêtements de l’enfouissement, le réemploi — via l’échange, le don, la location et l’achat en friperie — est la solution à privilégier. Toutefois, il faut savoir que les centres de dons débordent partout au Québec et le Bas-Saint-Laurent n’y fait pas exception. L’offre excède la demande. Apportez SEULEMENT des vêtements PROPRES et en BON ÉTAT (sans trou ni tâche). Le reste doit être jeté aux poubelles.
À consulter :
Liste des friperies dans les MRC de Kamouraska, Rivière-du-Loup et des Basques
À lire :
Le Placoteux – 5 juillet 2019 – Ras-le-bol généralisé au Centre d’aubaines Lions
Le Quotidien – 13 mars 2021 – Friperies : un moyen éthique de consommer
- RECYCLER : Les tissus, même s’ils peuvent être recyclés dans certains cas, ne sont pas acceptés dans la collecte des matières recyclables (bac bleu). Actuellement, les solutions de recyclage sont essentiellement la transformation des textiles en chiffons, en feutre ou en matériaux insonorisant. L’utilisation de fibres recyclées post-consommation dans les matériaux de rembourrage n’est pas permise actuellement au Québec.
Source : Fiche informative Recyc-Québec – Produits de textile et d’habillement (septembre 2018)
L’Économie circulaire
Il existe également des alternatives d’économie circulaire, notamment par le biais de la symbiose industrielle :
Un réseau d’entreprises et de collectivités maillées entre elles par des échanges de matières, d’énergie et de ressources.
La mise en place d’une symbiose améliore la performance économique, environnementale et sociale des entreprises de la région en établissant un réseau dynamique d’échanges. De nouvelles opportunités identifiées permettraient la création de nouvelles entreprises ou de nouveaux marchés.
Les textiles qui ne trouvent pas preneur au réemploi ou au recyclage prennent le chemin de la valorisation énergétique ou de l’enfouissement.
Ressources
Site web SQRD
Section Mode et textiles : Des faits, des pistes de solutions, des liens vers des reportages passionnants.
Recyc-Québec
Fiche informative publiée par Recyc-Québec en septembre 2018 – Produits de textile et d’habillement : Une fiche détaillée très intéressante sur l’industrie de la mode, ses impacts, les enjeux et les pistes d’avenir.
RAD
Dossier Recyclage textile : Un dossier très complet avec des articles, des reportages vidéos.
Un point cinq
Dossier spécial – Moins de GES sur la corde à linge : un dossier en 4 parties sur l’impact environnemental de nos vêtements, et sur la couture.
Ateliers Mon choix à Saint-Pascal
Service de couture, conception, réparation. Un petit trésor à découvrir dans la région!
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