Les photos du septième continent de plastique et d’animaux pris dans des sacs de plastique choquent et attristent. À l’international, les 10 déchets les plus retrouvés dans des opérations de nettoyage sont d’ailleurs en plastique ou en contiennent![1]

Outre les problématiques sur les animaux dont nous reparlerons plus loin, le plastique cause bien d’autres maux de tête aux environnementalistes : extraction de pétrole nécessaire à sa fabrication, contamination des eaux et des sols, fragmentation en microplastiques, faible taux de recyclage et remplissage effréné des lieux d’enfouissement techniques, etc.

Vortex de déchets du Pacifique nord, National Geographic

C’est dans ce contexte que des institutions internationales comme l’Organisation mondiale de la santé en 2019 et le Programme des nations unies sur l’environnement en 2023 nous exhortent à réduire notre consommation de plastique pour protéger les écosystèmes, la santé humaine et le climat.

Si plusieurs villes québécoises ont déjà adopté une réglementation municipale à ce sujet, le gouvernement canadien a également mis la main à la pâte en adoptant le règlement interdisant les plastiques à usage unique qui entre graduellement en vigueur entre décembre 2022 et décembre 2025. Ce règlement vise à retirer du marché certains plastiques qui ont une durée d’utilisation d’une moyenne de… cinq secondes !

DE QUELS ARTICLES PARLE-T-ON?

Les plastiques à usage unique, tels que les sacs d’emplettes, les pailles en plastique, les ustensiles et les emballages jetables, sont omniprésents dans notre vie quotidienne.

Mais c’est quoi exactement un plastique à usage unique ?

Les plastiques à usage unique se définissent  comme « un article en plastique qui sert à emballer ou consommer un aliment, distribué à l’unité et destiné à être utilisé une seule fois ou pour une courte période avant d’être jeté ou recyclé. » [2]

Plusieurs objets correspondent à cette définition, mais le gouvernement canadien a ciblé six catégories à bannir pour une première phase au règlement:

Bien qu’il ne soit pas exclu que d’autres types de plastiques s’ajoutent à la liste des interdictions dans les années à venir, le gouvernement s’est basé sur les trois critères suivants pour interdire ces objets couramment utilisés:

#1 La menace qu’ils constituent pour la faune

Les articles visés sont répandus dans les environnements naturels et/ou urbains et sont connus pour causer des problématiques d’enchevêtrement et d’ingestion par la faune tout en perturbant les habitats et les écosystèmes.

#2 La difficulté de les recycler

Ces objets ont un faible taux de recyclage en raison de leur taille, forme ou leurs propriétés qui sont incompatibles avec les technologies de recyclage en place[3].

#3 La possibilité de les remplacer par des alternatives moins polluantes

Pour être ciblés par l’interdiction, les articles doivent avoir une solution de remplacement déjà existante, afin que cette mesure reste réaliste auprès des entreprises. L’absence d’alternative est d’ailleurs la raison pourquoi les couvercles en plastique de boissons jetables ne sont pas visés par le règlement[4].

Source: Canva

UNE TRANSITION PROGRESSIVE

Certains trouvent que la mise en application du règlement est trop longue et aimeraient que les interdictions entrent en vigueur beaucoup plus rapidement. Pourquoi cette période de trois ans ?

Avant son utilisation, un article se fabrique, se vend et s’exporte. Ainsi, pour réduire au minimum les perturbations des activités des entreprises canadiennes[5] et leur laisser le temps de s’adapter, le gouvernement a mis en place un retrait progressif par article. Pour avoir plus de détails sur la portée du règlement et les dates d’entrée en vigueur, c’est par ici.

Vous êtes une entreprise et vous vous inquiétez de ce règlement ? Contactez notre équipe de service-conseil auprès des institutions, commerces et industries pour vous accompagner dans la transition.

NOTRE RÔLE DE CITOYEN

Dans ce nouveau règlement, ce sont surtout les entreprises qui ont été interpellées pour faire leur part dans la réduction de la pollution plastique. Afin que ces efforts ne soient pas vains, nous avons tous et toutes un rôle à jouer. En effet, de nouveaux produits recyclables ou compostables vont prendre la place des objets déchus. Il est primordial de s’informer afin de bien trier ces objets dans les bacs appropriés.  

  • Les produits certifiés compostables doivent être mis au bac brun, ainsi que les items en papier, carton et en bois.
  • Les contenants en aluminium et les produits en plastique numérotés de 1 à 7, sauf le 6, sont recyclables et doivent être mis au bac bleu. Attention ! Enlever le maximum de nourriture avant de les jeter au bac bleu.

ALLER PLUS LOIN DANS LA RÉDUCTION DU PLASTIQUE À USAGE UNIQUE

Les objets visés par l’interdiction fédérale sont une première étape et ne règleront pas en soi la problématique de l’omniprésence du plastique et de notre surproduction de déchets.

Dans le cadre de la Semaine québécoise de réduction des déchets qui a lieu du 20 au 29 octobre 2023, nous vous proposons donc d’essayer une ou plusieurs des stratégies suivantes afin de soutenir l’effort collectif de réduction du plastique !

  • Face à un choix, privilégiez le carton ou l’aluminium. Saviez-vous que la papier d’aluminium se recycle à l’infini, même lorsque souillé?
  • Éliminez les bouteilles d’eau. Si vous n’aimez pas le goût de l’eau municipale, vous pouvez faire installer un filtre sur votre évier, utiliser un pichet ou bouteille avec filtre ou acheter des cruches de 18L consignables.
  • Apportez toujours vos propres sacs à l’épicerie et au magasin.
  • Investissez dans une tasse thermos réutilisable pour le café et le thé.
  • Remplacez les portions individuelles de condiments et de collations par des grands formats.
  • Remplacez les sacs de type « Ziploc » par des contenants lavables.
  • Achetez-vous un tapis de cuisson réutilisable pour remplacer le papier parchemin et le papier ciré.
  • Remplacez la pellicule plastique par des pellicules en cire d’abeille.
  • Refusez le publipostage en apposant un pictogramme sur votre boîte aux lettres! Commandez-le ici ou faites-le vous-même!
  • Considérez des produits menstruels réutilisables et des couches lavables. Saviez-vous que plusieurs municipalités offrent des subventions à l’achat?
  • Intégrez l’achat en vrac dans vos vies, lorsque possible. On en parle plus dans cet article!

La réduction des plastiques à usage unique, ça se passe maintenant! Ferez-vous partie de l’effort collectif?


Sources

[1] Ocean Conservancy (2023). The International Coastal Cleanup. 2023 Cleanup Report.

[2] Ville de Montréal (2023, 12 juin). Plastiques à usage unique: ce que vous devez savoir sur la nouvelle réglementation.

[3] Ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs. Règlement interdisant les plastiques à usage unique – Guide pour la sélection des solutions de rechange.

[4] Radio-Canada (2022, 20 décembre). Démêler l’interdiction des plastiques à usage unique en 9 questions.

[5] Ibid.

Municipalités proposant des subventions sur les produits menstruels au Québec: https://mmelovary.com/pages/remboursement-subventions-produits-hygiene#ancre-quebec

Municipalités offrant des subventions sur les couches lavables au Québec: https://lapetiteourse.ca/pages/subvention-couches-lavables

Chronique «Les temps changent… pas que le climat !» réalisée par Co-éco, en partenariat avec les MRC de Kamouraska, de Rivière-du-Loup et des Basques.

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